Lettres et chauvinisme
Si il y a bien une chose que j'apprécie c'est la littérature comparée. J'adore cette manière de lier des œuvres entre elles, je trouve que ça donne plus de sens. Pour moi la littérature est toujours inscrite dans un contexte donné, une époque, un esprit. En gros j'apprécie réellement les cours d'histoire littéraire et je trouve stupide que à ma fac nous nous sommes contentés de survoler seulement les différents mouvements.
Pour mon cours de littérature
japonaise en traduction, je dois lier deux livres que rien ne lie en
apparence: La pluie noire de Masuji Ibuse traitant de la bombe
atomique et cette lumière qui vient de la mer de Hawakami Hiromi,
qui parle du passage à l'age adulte d'un jeune japonais de 17 ans.
Je dois parler de la manière dont la temporalité est traitée. Et même si ce sujet peut paraître chiant à mourir pour certain je trouve cela passionnant de découvrir (même au travers d'une traduction) un autre univers littéraire que celui hexagonale.
Non parce que je tiens à dire que les études de lettres modernes sont marqués par un certain chauvinisme. Ce que je trouve dommage surtout quand je me retape les confessions de Rousseau et tartuffe (l'année dernière) de Molière, tout deux étudiés au lycée.
Certains objecteront que la case traduction dénature les oeuvres et que à cause de cela il vaut mieux étudier de la littérature française en VO.
A cela j'objecterais qu'avoir découvert l'année dernière Tchekhov en VF a été vraiment quelque chose de génial, et qu'il vaut mieux connaître une œuvre au travers de traduction que de ne pas la connaître.
J'ajouterais aussi: pourquoi avoir refuser que je fasse un exposé sur Milan Kundera, auteur d'origine tchèque mais qui a vécu en France et écrit en français?
La culture est malheureusement parfois le théâtre de soucis d'identité culturelle. Et j'ai bien trop souvent l'impression que les « élites culturelles » placent l'occident sur un piédestal et nient les autres civilisations et leurs créations.