Hotel California
Je suis dans la voiture, je rentre de mon boulot. J'ai mal au dos, mes yeux expriment leur désir de se fermer avec insistance.
Il fait nuit, il pleut, je n'y vois pas à cinquante mètres et j'avoue craindre me prendre le premier sanglier imprudent qui voit le fait de traverser la route comme une idée fabuleuse par cette nuit fabuleuse.
Mais là, le hasard fait que Hotel California passe sur l'auto-radio. Au même moment un éclair zèbre le ciel. Il ne m'en faut pas plus pour que mon crane se fissure, que mon cœur passe la seconde et que mes yeux s'embuent.
Là dans cette voiture, je me met à chanter.
Je sais que je suis probablement ridicule. Pourtant je me sens en vie et c'est peut être la seule information qui compte. Je suis ici, là et maintenant.
C'est si agréable comme sensation, comme si mes yeux pouvaient voir tout de manière beaucoup plus nette. Comme si ma peau pouvait ressentir la moindre sensation, le moindre effleurement...
Et même si ce que je ressens a peu de sens avec les paroles de la chanson je m'enfous. Putain ce que je suis heureuse d'être ici même si c'est pas pour l'éternité.