Atelier d'Ecriture / Forme brève
J'ai tendance à penser qu'en littérature tout est racontable. L'important, ce n'est pas tant ce qu'on raconte que la manière de le faire. C'est surement pour cela que j'adore Anna Gavalda. Je sais que beaucoup la critique, mais l'on-t-il seulement lu?
Ce que j'aime dans son style, c'est sa manière de raconter notre vie quotidienne, en profondeur comme dans La consolante ou Ensemble c'est tout. J'adore ce style haché qui fait la part belle aux mot crus du quotidien.
Au lycée, j'ai écrit pas mal de nouvelles, en essayant de copier son style, car j'aime ce qu'elle écrit. Mais bon elle sont d'une telle niaiserie que je pense les laisser pourrir dans un coin...
Sinon cet article ne devait pas être à la base une déclaration d'amour pour cet écrivain. Je voulais juste vous poster le résultat de mes cours d'atelier d'écriture. Dites moi ce que vous en pensez, on travaillait sur la forme brève.
Je vous laisse lire à présent.
Il fait nuit. Je me ballade seul dans les rues humides de la ville. Les réverbères font éclater sur le bitume des mirages étoilés. Devant moi deux passants se tiennent par la main. C'est un couple. Ils me semblent heureux. Ils rigolent fort, parlent à voix hautes. Ils sortent peut être d'un cinéma, d'un restaurant où encore de n'importe quel autre lieu, qu'est ce que j'en sais, où il convient d'emmener l'être aimé.
Un vent froid vient me cogner le
visage. Je remonte le col de mon manteau. Le couple a disparu. Peut
être sont ils rentrés chez eux? Ou alors ils se sont
engouffrés dans une ruelle, qu'est que j'en sais? Je me
dépêche de rentrer chez moi.
***
Sur le modèle de Baudelaire "Pour la guerre civile"
La main s'agite. L'encre s'étale. Le stylo déchire avec violence la feuille qui le supporte. C'est toujours la même histoire...
***
Une jeune fille est postée au coin de la rue. Un immonde récipient en forme de jouet lui sert à recueillir ce que les passant veulent bien lui céder. Un couple de passant, deux vieux à la peau ridée, s'arrêtent devant elle et lui parlent. J'imagine qu'ils se connaissent. La clocharde est jeune, bien plus jeune que moi. Je ne peux m'arracher à la contemplation de son visage sublime sous cette crasse de mendiante. J'imagine ce qui l'oblige à vivre ici. Elle doit avoir des parents, tout le monde a des parents. De leur côté, les vieux repartent de la même manière qu' ils sont venus, la femme tenant le bras de son époux.
Je reste immobile quelques mètres devant elle. C'est elle qui m'observe à présent, elle me sourit fatiguée. Elle m'adresse un timide salut, prend les quelques pièces dans son jouet et part. Et moi je reste là, idiot, sans trop savoir quoi faire.